« La dépression saisonnière n’est pas juste un petit coup de mou », indique Vanessa Deshayes, psychothérapeute et psychologue clinicienne. Lorsque les jours se raccourcissent, les températures baissent et le ciel vire au gris, certaines personnes ressentent une baisse de moral sévère. Vanessa Deshayes nous explique les raisons de ce mal-être, les effets possibles sur votre santé, ainsi que votre poids, et comment faire pour y remédier.
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Qu’est-ce que la dépression saisonnière ?
VD. La dépression saisonnière, aussi appelée trouble affectif saisonnier est un état dépressif majeur. Elle est directement liée à la baisse de la lumière du jour, ce qui provoque un déséquilibre hormonal. Elle se caractérise principalement par : des perturbations de l’humeur, la perte de motivation, une fatigue intense, un sentiment de tristesse, une appétence pour les aliments sucrés, ainsi que des troubles de la concentration et du sommeil.
Qui touche-t-elle ?
La dépression saisonnière peut toucher tous types de profils. On observe plus de cas dans les pays nordiques, mais l’exposition solaire diffère aussi d’une région à une autre. C’est pourquoi il y a plus de cas dans le nord de la France que dans le Sud. On a quand même remarqué que la dépression saisonnière touchait majoritairement les femmes.
Comment lutter contre la dépression saisonnière ?
La meilleure arme est la luminothérapie. Je suggère toujours, cependant, de se faire accompagner par un médecin, car il peut y avoir des effets secondaires sur la vision. L’activité physique est aussi un excellent moyen de lutter contre cette pathologie. Je recommande la marche, car il n’y a pas besoin de fournir un effort intense pour ressentir les effets positifs. L’essentiel est que l’activité nous plaise. Il y a bien sûr la psychothérapie qui peut aider et en dernier recours, les médicaments, avec l'accompagnement d’un médecin.
A quel moment faut-il consulter un spécialiste ?
Pour aller voir un psychologue, tous les motifs sont légitimes. Si on constate une récurrence de baisse de moral en hiver qui nous impacte au quotidien, je recommande d’en parler à un médecin. Pour qu’une personne soit considérée comme quelqu'un qui souffre de dépression par un professionnel de santé, les symptômes doivent être présents tous les jours pendant au moins quinze jours, sans interruption. Et pour que le trouble soit catégorisé comme saisonnier, il faut qu’il soit présent pendant au moins deux années consécutives.
La dépression saisonnière est-elle liée au « blues des fêtes » ?
La dépression saisonnière et le blues des fêtes sont deux choses totalement différentes. Le blues des fêtes n’est pas une pathologie et tient plutôt ses racines dans l’histoire personnelle. On peut devenir triste au moment des fêtes si on a connu un décès à cette période de l’année, par exemple. Noël est une fête familiale, ce qui peut être source de tristesse ou même de stress pour certains. On peut ressentir de la nostalgie, ou si on n’est pas proche de notre famille, on peut se sentir seul.
Que peut-on faire pour garder le moral pendant les fêtes?
Tenter de comprendre d’où viennent nos émotions négatives au moment des fêtes peut être utile, mais il est essentiel de respecter son ressenti et de ne pas se mettre la pression. On ressent parfois des injonctions mises par la société ou que nous nous mettons nous-mêmes. Si on n’a pas envie de célébrer une fête, on n’a pas besoin de la célébrer.
Retrouvez plus d’informations sur Vanessa Dehayes et ses différentes pratiques psychothérapeutiques, sur son site internet www.psychologue-vanessadeshayes.fr.