Superaliments : bénéfiques ou tendance?

Comment s’y retrouver avec ce terme de marketing.
Publié 3 février 2019

Superaliment ou stratagème? Cet article révèle ce dont vous devez tenir compte lorsque vous essayez de déterminer s’il y a une part de vérité derrière le terme « superaliment » et le battage publicitaire.

 

Conseils pour devenir un consommateur averti de superaliments

 

Examinez les preuves! Si un superaliment semble trop beau pour être vrai, il y a de fortes chances que ce soit le cas. Internet est un excellent endroit pour chercher des études à long terme. Assurez-vous toutefois que les études ont été menées sur des sujets humains (bien que les études menées sur des animaux sont utiles, elles ne fournissent pas de preuve directe quant aux allégations relatives à la santé que font les spécialistes du marketing). Il est également important de regarder quel est le financement derrière l’étude. On sait que des lobbyistes d’aliments, des entreprises et des groupes gouvernementaux ont faussé des résultats ou volontairement induit les consommateurs en erreur en faisant croire que leurs allégations selon lesquelles leurs produits guérissent le cancer ou font perdre du poids étaient véridiques dans le but d’en vendre plus.

 

Comparez les profils nutritionnels. Faites une comparaison côte à côte de superaliments et d’articles facilement accessibles et moins chers. Pourquoi payer dix fois plus lorsque vous pouvez profiter des mêmes bienfaits nutritionnels avec des ingrédients plus accessibles?

 

Rappelez-vous que le terme « superaliments » est un terme de marketing. Un superaliment est un terme non réglementé qui n’a pas de réelle signification scientifique, ce qui signifie que n’importe qui peut affirmer qu’un aliment précis est un superaliment s’il veut accroître ses ventes.

 

Les répercussions environnementales et économiques d’acheter des superaliments

 

Au fur et à mesure qu’augmente la popularité de certains aliments dans le monde, il est important de tenir compte des répercussions environnementales et économiques pour les gens qui habitent la région où l’aliment est habituellement cultivé et récolté. La demande toujours croissante pour ces aliments fortement commercialisés a donné lieu à des prix élevés, non seulement pour les gens qui achètent le produit dans le monde entier, mais également pour les communautés agricoles qui ont cultivé l’aliment comme un ingrédient de base depuis des milliers d’années. Une autre conséquence de l’industrie des superaliments? Une diminution de la diversité des semences. Par exemple, le quinoa est maintenant tellement apprécié à l’échelle mondiale que les agriculteurs boliviens et péruviens n’utilisent actuellement qu’une poignée des 3 000 variétés de semences qui ont été régulièrement cultivées dans le passé. Grâce aux efforts des agriculteurs et des organismes communautaires, on s’est intéressé à la protection des semences patrimoniales et aux méthodes traditionnelles d’agriculture.

 

Deux superaliments démystifiés

 

Baies d’açaï

 

Combat le vieillissement, favorise la perte de poids, réduit le cholestérol et guérit même le cancer : ce ne sont là que quelques-unes des allégations mensongères que les spécialistes du marketing d’aliments ont faites depuis que les baies d’açaï sont apparues dans les magasins d’aliments naturels dans les années 90. Qu’est-ce qui rend ces petites baies mauves si miraculeuses? Cueillies dans les palmiers d’açaï en Amérique centrale et en Amérique du Sud, les baies d’açaï contiennent une grande quantité d’antioxydants. Bien que cette information semble être une bonne nouvelle, elle ne tient pas compte du fait que les résultats d’études sur les effets des antioxydants sur la prévention du cancer, sur les maladies cardiaques et sur l’hypertension ont généralement été décevants. En Amérique du Nord, les baies d’açaï peuvent être achetées sous forme de pulpe congelée, de baies séchées congelées ou de poudre. Et elles sont offertes à un prix exorbitant. Heureusement, vous pouvez profiter de plusieurs des bienfaits (certains plus importants, comme plus de vitamine C et moins de sucre) en mangeant plutôt des bleuets frais ou congelés.

 

 

Chou frisé

 

Jusqu’à récemment, le chou frisé semblait condamné à n’être qu’une garniture, mais jamais un ingrédient comestible (encore moins un superaliment). Grâce au marketing génial d’Oberon Sinclair, la femme qui a rendu le légume auparavant anonyme tellement omniprésent qu’il a maintenant sa propre journée nationale, le chou frisé est devenu un ingrédient essentiel pour quiconque s’intéresse de manière même passagère à sa santé. Manipulé et ajouté aux salades, réduit en purée dans des boissons fouettées, pilonné en pesto et même ajouté à des produits de beauté, le chou frisé a fait mordre la poussière à tous les autres légumes-feuilles. Il s’est avéré que le chou frisé est un aliment riche en nutriments, mais c’est également le cas de la bette à carde, du chou vert, des épinards, du brocoli et des feuilles de moutarde (en fait, le chou frisé a une teneur en fibres et en fer plus faible que ces légumes).