Soyez votre propre ami

Être indulgent envers vous-même peut vous aider à rester sur la bonne voie et à adopter une attitude plus positive par rapport à la vie
Publié 21 novembre 2016

Cliquez ici pour pour accéder au sujet de cette semaine

Imaginons la situation suivante : vous discutez avec un ami qui vous confie qu’il a de la difficulté à respecter un objectif. Il est fort probable que vous allez lui offrir du soutien, des encouragements et de la compassion, car il s’agit d’un ami et il ferait la même chose pour vous. Alors, comment se fait-il que lorsqu’on est aux prises avec nos propres difficultés, certains d’entre nous démontrent moins de compassion qu’avec un ami?

« Bien souvent, on ne se voit pas comme quelqu’un dont il faut prendre soin comme d’un enfant ou d’un ami », affirme Dr Terese Weinstein Katz, Ph.D., thérapeute conjugale et familiale et psychologue clinicienne spécialisée dans les problèmes d’alimentation. « C’est un fait établi dans notre culture que nous avons tendance à être plus gentils avec les autres et plus durs envers nous-mêmes. »

Or, il s’avère que faire preuve d’un peu d’auto-compassion peut être des plus bénéfiques. En effet, des études ont démontré que les gens qui exercent l’auto-compassion sont plus susceptibles de bien manger, de faire de l’exercice et de prendre soin d’eux.

Mais qu’est-ce que l’auto-compassion exactement? « Il s’agit de faire preuve envers soi-même du même genre de compréhension, de gentillesse primaire, de clémence et d’encouragements que nous offririons à un ami », explique Dr Katz. Il s’agit de comprendre et d’accepter que nous ne sommes pas parfaits et d’être indulgents envers nous-même.

Comment ça marche

Quand vous montrez de la gentillesse et de l’empathie envers vous-même, vous êtes plus à même de voir comment vos réussites et vos échecs s’inscrivent dans un cadre plus large.

Vous pouvez éprouver des difficultés d’auto-compassion lorsque vous essayez de faire un changement. « Ce n’est pas seulement la perte de poids. Il est préférable d’effectuer tout type de changement important qui sera parfois inconfortable et exigera un effort en se mettant dans un état d’esprit marqué par la détente et l’acceptation de soi, plutôt qu’en s’intimidant soi-même pour essayer de faire quelque chose », ajoute Dr Katz.

Être dur envers vous-même peut vous entraîner dans une spirale négative : plus vous êtes dur envers vous-même, plus vous vous sentez mal dans votre peau. « Il est difficile de relever un défi et de croire que vous pouvez réussir si vous êtes dur envers vous-même », affirme Dr Katz.

En faisant preuve de compassion envers vous-même, il vous est plus facile de faire le suivi des moments où vous avez de la difficulté. Faites-vous de mauvais choix à un moment particulier de la journée ou est-ce une situation émotionnelle qui vous donne envie de crème glacée? Si vous êtes bon pour vous, vous pouvez prendre du recul, vous demander ce qui s’est passé et voir la situation de manière plus objective.

« L’auto-compassion vous permet d’analyser les moments imparfaits – et avec la perte de poids, il y aura toujours des moments imparfaits – et de vous demander ce qui s’est passé, puis de trouver une façon pratique d’aller de l’avant. Elle permet aux gens de commencer à faire des choix différents et de se remettre de dérapages plus facilement et efficacement », fait remarquer Dr Katz.

L’auto-compassion semble intéressante, mais comment pouvez-vous l’intégrer à votre vie de façon pratique? Dr Katz partage quelques conseils et astuces pour commencer à être plus gentil avec vous aujourd’hui :

Écrivez-le

« Commencez à remarquer à quels moments vous êtes dur envers vous-même. Tenez un journal pour noter ce qui se passe au moment où vous voulez manger ou juste après avoir mangé. C’est un bon moyen de faire le point, de voir comment vous vous sentez et ce que vous vous dites. Vous pouvez alors commencer à vous parler différemment quand vous vivez ces moments ou ressentez ces émotions », précise-t-elle.

Vous n’aimez pas tenir un journal? Pas de problème. Vous n’avez qu’à inscrire une ou deux phrases, positives ou négatives dans votre téléphone pour vous aider à faire le suivi des moments durant lesquels vous éprouvez des difficultés.

Dites-le à voix haute

On observe une bonne part du manque de compassion envers soi-même dans la façon dont on se parle. « Si vous entendez parfois cette voix méchante à l’intérieur de vous-même, il peut être étrangement utile de l’exprimer à voix haute. Il devient évident en parlant à voix haute à quel point c’est absurde », observe Dr Katz.

Parlez-vous

Luttez contre les dialogues intérieurs négatifs en vous parlant de manière positive. « Un dialogue intérieur positif est bienveillant, neutre et réaliste. Il n’a pas à être faux ou artificiel. S’il est exagéré, votre esprit le rejettera », affirme-t-elle. Vous dire que vous êtes humain et que vous faites de votre mieux sont d’excellents moyens de lutter contre les pensées négatives.

Exercer l’auto-compassion peut avoir une incidence positive qui va au-delà du chiffre sur la balance. Vous êtes-vous disputé avec un membre de votre famille? Avez-vous dérapé au travail? Faire preuve de gentillesse et de compréhension envers vous-même peut vous aider à améliorer votre moral et votre bien-être, de même que votre capacité à prendre soin de vous.

Sources :

Sirois FM et al. Self-compassion, stress, and coping in the context of chronic illness. Self and Identity 2015;14(3):334-347

Terry ML et al. Self-compassionate reactions to health threats. Personality and Social Psychology Bulletin 2013;39(7):911-926