Qu’est-ce que le microbiome, au juste?

…Et pourquoi devrais-je m’en soucier?
Publié 15 juillet 2018

Le microbiome... Oui, il s’agit d’une chose réelle et pas juste d’un mot à la mode servant à vendre du yogourt. Mais qu’est-ce que c’est, au juste?

En bref, le microbiome est composé de microbes à la fois utiles et potentiellement dangereux pour le corps, selon la Harvard T.H. Chan School of Public Health.

Ces microbes sont également connus sous le nom de microorganismes et microbiotes, dont la signification est la même : bactéries, champignons, parasites et virus qui existent naturellement dans notre corps. Il en existe des milliards – oui, des milliards, d’après Harvard – et des milliers d’espèces différentes. Chacun d’entre nous en a selon une combinaison unique, ce qui est déterminé par notre ADN. Essentiellement, ce sont les bons microbes que nous souhaitons avoir.

« Chez une personne en santé, ces “microbes” coexistent pacifiquement. On les trouve surtout dans le petit et le gros intestin, mais également dans l’ensemble du corps, » indique la Harvard T.H. Chan School of Public Health. « Le microbiome est même catégorisé en tant qu’organe de soutien parce qu’il joue de nombreux rôles dans le bon fonctionnement quotidien du corps humain. »

Dans une étude de 2012 appelée Defining the Human Microbiome (définir le microbiome humain), on précise que le microbiote consiste en 100 000 milliards de cellules microbiennes symbiotiques contenues en chaque personne, principalement des bactéries à l’intérieur de l’intestin, alors que le microbiome correspond aux gènes que ces cellules recèlent.

Par conséquent, quel est le lien entre le microbiome et notre santé?

Notre microbiote joue un rôle crucial dans la digestion des aliments et la facilitation des fonctions corporelles. D’après la Harvard T.H. Chan School of Public Health, il stimule le système immunitaire, désintègre les composés alimentaires qui pourraient être toxiques et synthétise certaines vitamines en acides aminés comme la vitamine B12 et la vitamine K.

Ce que nous mangeons a par ailleurs une incidence positive ou négative sur notre microbiote. « Un régime particulièrement élevé en fibres influe sur le type et la quantité de microbiotes dans les intestins », précise Harvard.

La Dre Amy Reichelt, une neuroscientifique et chercheuse de la University of Western Ontario, et la Dre Sarah McKay, de Your Brain Health, ont écrit sur le lien entre l’alimentation et le microbiome dans une publication du blogue de McKay.

« Le microbiome des intestins réagit à son environnement, y compris les aliments que nous mangeons. Le choix entre une alimentation saine et malsaine a un effet important sur le microbiome et les espèces qui dominent », indiquent les spécialistes.

« Par exemple, une mauvaise alimentation remplie en sucre et en gras saturés modifie l’équilibre entre les “bonnes” espèces de bactéries, les Bactereoides, et les “mauvaises”, les Firmicutes. Les Firmicutes sont nécessaires à la digestion des gras et un régime élevé en gras favorise l’augmentation de leur population, ce qui entraîne un gain de poids. Quant aux Bactereoides, elles permettent de digérer les fibres solubles. Les personnes qui ont un régime élevé en fibres comptent davantage de Bactereoides que de Firmicutes. »

 

Selon la même source, nous pouvons rendre notre flore intestinale plus accueillante pour les microbiotes que nous voulons et devons avoir en mangeant des aliments avec probiotiques et des prébiotiques. C’est là que le yogourt entre en jeu.

 

Les probiotiques sont des aliments ou suppléments alimentaires qui contiennent des microbes bénéfiques pour l’intestin, par exemple des Lactobacillus et des Bifidobacterium. Ces microbes se retrouvent dans le yogourt et les aliments fermentés comme le kimchi, le kombucha et la choucroute.

 

D’après Reichelt et McKay, les prébiotiques, eux, sont essentiellement des aliments qui favorisent la croissance de ces bactéries intestinales. Cela comprend les bananes, le brocoli, les graines de lin, les légumineuses, le chou frisé, les oignons, les épinards et le blé.

 

Les fibres sont également les amies du microbiome. Selon Harvard, les fruits, légumes, fèves et grains entiers comme le blé, l’avoine et l’orge constituent en général de bonnes sources de fibres probiotiques.

 

Enfin, Reichelt et McKay mentionnent en conclusion que « les microbiotes s’avèrent essentiels à une fonction métabolique adéquate et à l’homéostasie. Il s’agit d’une situation doublement gagnante pour nous et nos microbes; en échange d’un hébergement et d’une prolifération dans l’intestin, ils nous gardent en santé. »