Les façons dont un peu d’acceptation peut vous aider à gérer la faim émotionnelle

Pour éviter que cela interfère avec vos objectifs de perte de poids.
Publié 21 janvier 2021

Vous ressentez quelque chose. La nourriture vous permet de mieux vous sentir. Voilà qui, en deux phrases simples, résume ce que signifie le fait de manger ses émotions. Cela s’applique à toutes les émotions, pas seulement à celles qui sont négatives. Ce qui vous amène à réagir de cette façon peut être aussi distinctif qu’une empreinte digitale : le bon et le mauvais qui se produit au travail, vos relations, votre rôle de parent, une maladie ou même l’ennui. Voilà pourquoi le fait de manger ses émotions peut être, pour certains, un facteur contribuant au gain de poids et l’un des principaux obstacles à la perte de poids.

« Nous savons que les émotions peuvent influencer l’alimentation, et que cela peut nuire aux objectifs de perte de poids à long terme », explique Edie Goldbacher, Ph. D., professeure agrégée en psychologie à La Salle University, qui a remarqué que la question a reçu de plus en plus d’attention au cours des 10 dernières années. « Le besoin ressenti peut être fort. »

Oui, il peut l’être. Après tout, la nourriture répond à un besoin d’amour; la nourriture apaise; la nourriture comble un vide. Mais ce sentiment est bref, et il est possible de reconnaître que la satisfaction qui se fait sentir après avoir mangé est fausse et vient avec un prix à payer. Ou, comme le dit Daniel Friedland, M.D., directeur général de SuperSmartHealth : « C’est agréable de manger ses émotions, mais on sait que ce n’est pas bien ».

Pour rompre le cycle, il suffit de comprendre que le problème n’est pas la nourriture, ni même le fait de manger. Le cycle commence bien avant que vous ne vous rendiez dans la cuisine.

Le bonheur est un beignet chaud

Une étude suggère que plus de la moitié des personnes en surpoids ou obèses mangent régulièrement leurs émotions. Bien sûr, notre culture nous offre une abondance de bombes caloriques et peu coûteuses accessibles en quelques minutes. « Vous pouvez passer devant 30 établissements offrant de la malbouffe en revenant à la maison », affirme Jason Lillis, Ph. D., professeur adjoint au Weight Control and Diabetes Research Center de la Brown Medical School.

En même temps, la société fait la promotion de ce que le Dr Lillis appelle le feel goodism, ou la doctrine du « je me sens bien ». C’est l’idée selon laquelle nous ne devrions jamais nous sentir malheureux. « Notre culture a peu de tolérance pour les pensées négatives », explique-t-il. « Mais ce n’est pas la vraie vie. Être vivant, ça veut dire vivre tout un éventail d’émotions. »

Mme Goldbacher est d’accord. « Quand on mange ses émotions, on n’est pas poussé par la faim. Et ce n’est même pas l’émotion qui nous amène à manger plus. C’est notre réaction à l’émotion. » La majorité des gens qu’elle a étudiés affirment qu’ils sont plus vulnérables en fin de journée et en soirée. « Votre cerveau est chargé de ce qui s’est passé dans la journée, ou par des choses que vous vivez à la maison, ou que vous vivrez le lendemain. »

Trouver le positif dans le négatif

L’objectif des nouvelles approches de traitement consiste à encourager les gens à vivre leurs émotions, même si elles sont inconfortables, afin qu’ils ne soient pas portés à les apaiser avec de la nourriture, affirme Evan Forman, Ph. D., professeur en psychologie à la Drexel University. Il a coécrit en 2016 une étude publiée dans Obesity qui comparait le traitement fondé sur l’acceptation – axé sur la tolérance de l’inconfort et sur la prise de décisions éclairées – à des traitements comportementaux classiques, comme le fait de se distraire de la tentation de manger des aliments malsains. Les patients ayant participé au programme fondé sur l’acceptation ont perdu nettement plus de poids.

« Vous vous êtes peut-être déjà convaincu par le passé que le seul moyen de vous sentir moins triste était de manger de la crème glacée, et c’est devenu une habitude », explique M. Forman, auteur du livre Effective Weight Loss: An Acceptance-Based Behavioral Approach. « Or, la capacité de faire face à la tristesse est une compétence que vous pouvez acquérir. Au lieu de vous dire “Je ne peux pas tolérer de me sentir ainsi”, vous vous dites “Ça va. La tristesse fait partie de la vie. Je vais l’accepter et apprendre d’elle”. »

M. Forman explique que cette technique « peut potentiellement changer votre vie » parce qu’elle vous permet de prendre des décisions qui correspondent à vos objectifs de perte de poids, plutôt que d’essayer de soulager votre inconfort en mangeant.

Passer à un état d’esprit axé sur la croissance

Les personnes qui décident de perdre du poids peuvent commencer en ayant une attitude négative face à la nourriture. Pour réussir leur cheminement, affirme le Dr Friedland, elles doivent passer d’un mode de pensée statique – croire qu’un écart de conduite est un échec, par exemple, et que rien ne changera jamais – à un état d’esprit positif axé sur la croissance. « Explorez de nouvelles façons de faire face à vos émotions, et vous aurez plus de facilité à vous concentrer sur vos objectifs », dit-il.

Comment y arriver? Au lieu de laisser les pensées négatives déclencher des comportements automatiques, arrêtez-vous et écoutez vos émotions. « Réfléchissez à la façon dont vous vous sentez et acceptez le fait que ça vous arrive parce qu’une chose à laquelle vous tenez est en jeu », explique le Dr Friedland. « Une personne ayant un état d’esprit axé sur la croissance pensera : “C’est un cadeau. Ça m’aidera à comprendre ce qui est important pour moi. Il y a certainement d’autres façons de faire face à cette émotion. Je peux apprendre de cette situation.” »

Ce changement vous permet aussi de vous rappeler quelles sont les valeurs les plus importantes pour vous. « C’est à ce moment que vous devez vous demander “De quoi est-ce que je me soucie vraiment?” », ajoute le Dr Friedland. « Quelle est la meilleure réaction à adopter? »