Les choses les plus importantes à savoir sur les signes et symptômes du diabète
Qu’est-ce que le diabète?
Touchant 37 millions de personnes aux États-Unis, le diabète sucré (nom officiel) est une maladie chronique causée par un excès de glucose, ou sucre dans le sang, circulant dans le corps. Cela peut être causé par l’une des deux choses suivantes : Soit votre pancréas ne produit pas assez d’insuline (une hormone qui régule la glycémie), soit votre corps ne peut pas utiliser correctement l’insuline qu’il possède (phénomène connu sous le nom de résistance à l’insuline). Le rôle de l’insuline est de transférer le glucose vers vos cellules pour qu’elles en tirent de l’énergie. Sans cela, vous vous retrouvez avec trop de glucose dans le sang, ce qui déclenche une inflammation et finit par endommager vos organes.
Un petit rappel sur les quatre types distincts :
- Diabète de type 1 : Il s’agit d’une maladie auto-immune qui fait en sorte que le pancréas ne produit plus assez d’insuline.
- Diabète de type 2 : De loin le type le plus courant, il s’agit d’un cas où le pancréas peut produire suffisamment d’insuline, mais où le corps ne peut pas l’utiliser correctement.
- Diabète gestationnel : Comme dans le cas du diabète de type 2, votre corps ne peut pas utiliser ses réserves d’insuline, mais cela ne se produit que temporairement pendant la grossesse.
- Prédiabète: Il s’agit d’un état dans lequel le taux de sucre dans le sang est supérieur à la normale, mais pas assez élevé pour être diagnostiqué comme un diabète.
Quels sont les signes du diabète?
Les symptômes du diabète ont tendance à passer inaperçus. Il est donc possible que vous n’en présentiez aucun signe. En fait, on estime qu’une personne atteinte de diabète sur cinq ne sait pas qu’elle en souffre. « Dans de nombreux cas, lorsque les symptômes commencent à apparaître, le diabète existe depuis des mois, voire des années », explique la Dre Shabina Ahmed, endocrinologue et professeure adjointe de médecine à la Johns Hopkins University de Baltimore.
Cela dit, il existe certains signes communs à surveiller pour le diabète de type 1 et de type 2. (Le prédiabète et le diabète gestationnel ne présentent pas de symptômes clairs.) Si vous remarquez l’un des éléments suivants, parlez-en avec votre médecin.
- Miction fréquente : Dans le cas du diabète, les reins se surmènent pour tenter d’éliminer l’excès de glucose, ce qui augmente vos visites aux toilettes. « Lorsque votre taux de glycémie est constamment élevé, au-dessus de 180 à 200 mg/dL (milligrammes par décilitre), votre corps commence à transférer le glucose dans l’urine », explique le Dr Joshua D. Miller, directeur médical des soins aux diabétiques à la Stony Brook Medicine et professeur associé d’endocrinologie et de métabolisme à la Stony Brook University, à New York. « Le glucose entraîne avec lui de l’eau et vous devez uriner pour évacuer toute cette eau. » La condition qui produit ce mélange de glucose et d’eau s’appelle la polyurie, et c’est souvent un signe précoce chez les enfants atteints de diabète de type 1, surtout s’ils avaient l’habitude de rester secs la nuit et que soudainement ils mouillent leurs couches ou leur lit, dit M. Miller.
- Soif excessive : Ce n’est pas une simple envie d’eau. Connue sous le nom de polydipsie, il s’agit plutôt d’une soif insatiable – pensez un format géant (de type Big Gulp). « Au fur et à mesure que vous vous déshydratez à cause des mictions fréquentes, votre taux de sodium augmente et le mécanisme de la soif se met en marche », explique M. Miller. L’hypothalamus (la partie du cerveau qui régule la soif) demande à votre corps d’obtenir autant de liquide que possible afin de remplacer l’eau utilisée par vos reins pour éliminer le glucose. Le résultat : Vous buvez et buvez (et buvez), mais ne vous sentez jamais hydraté.
- Faim excessive : Lorsque votre corps ne peut pas convertir le glucose en énergie, vous avez faim. Vraiment faim. C’est ce qu’on appelle la polyphagie.
- Fatigue extrême : Un manque d’énergie dans vos cellules peut vous rendre léthargique. (Et la déshydratation peut empirer ce phénomène.) Une étude a révélé que 68 % des personnes atteintes de diabète de type 2 ressentaient de la fatigue. (Cela peut également arriver avec le type 1.)
- Picotements, douleurs ou engourdissements dans les mains ou les pieds : Également connus sous le nom de neuropathie diabétique, ces symptômes apparaissent lorsque l’hyperglycémie endommage les nerfs qui envoient des signaux aux mains et aux pieds. La plupart des gens les remarquent d’abord dans les pieds, puis dans les mains au fur et à mesure que la maladie progresse, explique Mme Ahmed.
- Blessures ne guérissant pas : Avec le temps, la neuropathie diabétique, qui est plus fréquente dans les mains et les pieds (voir ci-dessus), entraîne une diminution de la sensation de douleur. Vous pourriez donc vous cogner l’orteil (fort!) et ne rien ressentir. Pour les personnes atteintes de diabète, cela ne fait qu’ouvrir la porte à d’autres complications. Les recherches montrent que l’inflammation provoquée par un diabète non contrôlé perturbe le processus naturel de guérison de votre corps en ralentissant la circulation sanguine et l’apport de nutriments nécessaires à la cicatrisation des plaies. En somme, les plaies et les coupures mettent beaucoup plus de temps à guérir. « C’est le symptôme que j’ai tendance à voir le plus souvent », déclare Barbra Sassower, Dt. P, diététiste nutritionniste agréée et éducatrice de WW certifiée en matière de diabète. « Les patients ne savent pas qu’ils sont diabétiques, mais ils ont cette plaie au pied qui ne veut pas guérir. »
- Perte de poids inexpliquée : Lorsque votre corps ne tire pas l’énergie dont il a besoin du glucose, il se tourne vers la graisse et les muscles, ce qui entraîne une perte de poids. Bien qu’elle soit plus fréquente dans le cas du diabète de type 1, elle peut également se produire dans le cas du diabète de type 2.
Quels sont les symptômes les plus rares du diabète?
Même si les symptômes suivants ne sont pas aussi fréquents que ceux énumérés ci-dessus, les médecins les observent parfois chez les personnes atteintes de diabète.
- Irritabilité : La colère, l’anxiété et même la dépression ont été associées à une mauvaise régulation de la glycémie, qui est au cœur du diabète. La raison exacte n’est pas claire. Une analyse récente publiée dans Endocrinology, Diabetes & Metabolism a déterminé que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre le lien entre le glucose et l’humeur.
- Infections récurrentes : Un taux de glycémie élevé non contrôlé peut affaiblir votre système immunitaire, ce qui entraîne un risque élevé d’infections. Les recherches montrent que les voies urinaires deviennent particulièrement sujettes aux infections chez les personnes atteintes du diabète de type 2, car les niveaux plus élevés de glucose dans l’urine peuvent favoriser la croissance bactérienne.
- Démangeaisons : L’hyperglycémie assèche votre peau (un effet secondaire de la déshydratation causée par une mixtion fréquente), ce qui peut la rendre terne et squameuse et provoquer des démangeaisons.
- Dystrophie papillaire et pigmentaire : L’apparition d’une tache sombre ayant une texture veloutée sur la peau (en particulier le cou, les aisselles ou l’aine) est un indicateur de résistance à l’insuline. « Ce signe précède généralement le diagnostic de diabète de type 2 », explique la Dre Ahmed.
- Acrochordons : Ces petites excroissances sur le cou, les paupières, les aisselles ou l’aine peuvent indiquer un diabète de type 2. Cela est dû à des taux d’insuline plus élevés qu’ils ne devraient l’être. « L’insuline peut agir comme un facteur de croissance et les acrochordons se forment en raison d’une croissance excessive des cellules cutanées », explique Mme Ahmed.
- Haleine fruitée : Cela ne semble pas forcément mauvais, mais c’est un signe d’acidocétose diabétique, une complication potentiellement grave, plus fréquente pour ce qui est du diabète de type 1. Lorsque votre corps commence à utiliser les graisses pour obtenir de l’énergie, votre foie produit des composés chimiques appelés cétones. Si trop de cétones s’accumulent dans le sang, ils peuvent finir par empoisonner le corps, entraînant une urgence médicale.
- Vision floue : L’hyperglycémie peut affecter les vaisseaux sanguins délicats de vos yeux, provoquant le gonflement des cristallins et rendant votre vision floue comme un téléphone intelligent maculé.
Dites-m’en plus sur… le diabète et la dépression
Q : Je sais que le diabète peut rendre irritable, mais peut-il rendre dépressif?
R : Ouaip. Si vous êtes diabétique, vous avez un risque élevé de souffrir de dépression. Les personnes diabétiques sont deux à trois fois plus susceptibles de souffrir de dépression que les non-diabétiques. De plus, moins de la moitié des personnes diabétiques souffrant de dépression sont diagnostiquées et traitées. Environ 25 % des personnes vivant avec le diabète souffrent de dépression, contre seulement 4 % de la population générale.
Q : Wow! Et quel est le lien entre les deux?
R : On ne comprend pas encore pleinement le lien. D’une part, le stress lié au fait de vivre avec le diabète, connu sous le nom de détresse liée au diabète, peut certainement avoir des répercussions sur la santé mentale. Mais il pourrait aussi se passer quelque chose sur le plan physiologique. Une étude menée sur des patients atteints de diabète de type 1 a révélé que l’hyperglycémie augmente le taux de glutamate, un neurotransmetteur associé à la dépression.
Q : Et le contraire?
R : Il existe en effet des preuves que la dépression augmente le risque de diabète, car des niveaux élevés de cortisol, l’hormone du stress, peuvent entraîner une élévation du taux de glucose et accroître la résistance à l’insuline. « Cela devient un cercle vicieux dans certains cas », dit Mme Ahmed. Une étude publiée dans le JAMA Internal Medicine a révélé que les femmes souffrant de dépression avaient 17 % plus de risques de développer le diabète.
Q : Peut-on traiter la dépression en traitant le diabète et vice versa?
R : Cela dépend. « Si une personne souffre d’une dépression grave qui aggrave son diabète, il faut traiter la dépression en même temps que le diabète », dit la Dre Ahmed. « Si une personne souffre d’une dépression plus légère qui s’aggrave à mesure de l’augmentation de la glycémie, alors traiter le glucose améliorera généralement l’humeur. » Même si le traitement de la dépression ne permet pas de se débarrasser du diabète comme par magie, les recherches montrent que la prise d’antidépresseurs peut améliorer le contrôle de la glycémie.
Les symptômes diffèrent-ils selon le type?
Les signes du diabète sont généralement les mêmes pour le type 1 et le type 2, à quelques exceptions près.
- Les symptômes du diabète de type 1 peuvent se manifester plus soudainement. Dans le cas du diabète de type 1, le pancréas arrête sa production d’insuline. Les symptômes peuvent donc se manifester plus rapidement que dans le cas du diabète de type 2, où la résistance à l’insuline peut se développer au fil du temps.
- La perte de poids est plus fréquente avec le type 1. Vous pouvez quand même perdre quelques kilos avec le type 2, mais c’est plus probable avec le type 1, car vous pouvez être privé d’insuline pendant un certain temps avant d’être diagnostiqué.
- Des picotements, des douleurs ou des engourdissements dans les mains et les pieds sont plus fréquents avec le type 2. Ces symptômes sont souvent le résultat d’une hyperglycémie non diagnostiquée pendant des années, ce qui est plus susceptible de se produire avec le type 2.
Les symptômes sont-ils différents pour les hommes et les femmes?
Dans la plupart des cas, les symptômes du diabète sont les mêmes, quel que soit votre sexe à la naissance. Cependant, il existe des exceptions. Jusqu’à 80 % des hommes diabétiques souffrent de dysfonctionnement érectile et d’impotence. Une glycémie élevée peut endommager les vaisseaux sanguins et les nerfs permettant l’érection. C’est une chose qui ne se produirait probablement pas à moins qu’une personne soit atteinte de diabète depuis un certain temps, dit Mme Ahmed. Les femmes, en revanche, sont plus susceptibles de souffrir d’infections vaginales à levures récurrentes. (Les hommes peuvent aussi contracter des infections à levures, mais elles se produisent sur la peau et l’aine) Les femmes présentent également un risque plus élevé d’infections urinaires liées au diabète en raison de la structure anatomique de leur système urinaire.
Alors, comment savoir si je suis diabétique?
Un médecin devra vous diagnostiquer, ce qui peut se faire de différentes façons.
Analyse de glycémie à jeun
On vérifie le taux de glucose après une période de 8 à 12 heures sans manger.
L’interprétation de l’analyse
- Si votre taux de sucre est inférieur ou égal à 99 mg/dL, votre état est normal.
- Entre 100 mg/dL et 125 mg/dL, vous êtes atteint de prédiabète.
- Un taux de 126 mg/dL et plus signifie que vous êtes atteint de diabète.
Épreuve d’hyperglycémie provoquée par voie orale
Au début de cette épreuve en deux étapes, on vous donne une boisson très sucrée à avaler. Deux heures plus tard, on vous fait une prise de sang pour voir comment votre corps a traité l’apport en sucre.
L’interprétation de l’épreuve
- Un taux de glycémie inférieur à 140 mg/dL est considéré comme normal.
- De 140 mg/dL à 199 mg/dL, il est question de prédiabète.
- Un taux de 200 mg/dL ou plus est synonyme de diabète.
L’épreuve d’hyperglycémie provoquée par voie orale est le plus souvent utilisée pour diagnostiquer le diabète gestationnel, qui est révélé par une glycémie de 190 mg/dL ou plus. Si vous vous trouvez dans cette fourchette, vous devrez répéter l’épreuve et subir une prise de sang toutes les heures pendant trois heures pour confirmer le diagnostic.
Test d’HbA1c
Votre médecin peut également vérifier votre taux moyen d’HbA1c avec ce test – une mesure à long terme (plus de trois mois) du contrôle de la glycémie. Le sucre se lie à une substance appelée l’HbA1c dans votre sang, donc, lorsque votre taux de sucre est élevé, votre taux d’HbA1c le sera aussi. « Il est important de vérifier le taux d’HbA1c si vous prenez des stéroïdes oraux, car ils peuvent faire augmenter le taux de glycémie lors d’une analyse de sang à jeun », explique Mme Sassower.
L’interprétation du test
- Un taux d’HbA1c inférieur à 5,7 % est normal.
- Un taux compris entre 5,7 % et 6,4 % signifie un prédiabète. Un taux dépassant 6,5 % est synonyme de diabète.