De l’artisanat pour votre matière grise

Le tricot apporte bien plus d’avantages que des foulards faits à la main et des chapeaux pour bébés.
Publié 9 avril 2017

L’art plastique est assez impopulaire, loisir souvent réservé aux femmes âgées et aux tout-petits. Or, il semblerait que nos grand-mères aient trouvé un filon à exploiter.

Selon Vanessa Hill*, le cerveau de la chaîne BrainCraft sur YouTube : « Les études montrent que les activités comme jouer d’un instrument, s’adonner à l’artisanat et résoudre des mots croisés peuvent aider à rendre les gens plus calmes, plus heureux et moins stressés. »

En effet, une étude de 2009* évaluait des patients souffrant d’anorexie mentale qui étaient en processus de guérison. Les chercheurs avaient souligné que « des préoccupations intrusives et angoissantes liées au contrôle de l’alimentation, du poids et de la silhouette nuisaient au processus de guérison. » Principalement, les personnes qui ont souffert d’anorexie mentale et qui sont en processus de guérison sont souvent confrontées à des pensées inquiétantes récurrentes qui « sont pénibles et peuvent freiner un changement sur le plan psychologique ».

Les chercheurs ont tenté de déterminer si le tricot, une tâche visuospatiale, pourrait avoir une incidence sur leur anxiété. Les résultats? Sur les 38 participants de l’étude, 74 % ont mentionné que le tricot « atténuait l’intensité de leur peur et leurs pensées tout en éloignant les préoccupations quant à leur trouble alimentaire de leur esprit. » Dans le même ordre d’idée, 74 % d’entre eux ont affirmé que le tricot avait des propriétés calmantes et thérapeutiques.

Une autre étude* publiée en 2011 par la Journal of Neuropsychiatry and Clinical Neurosciences se penchait sur le lien entre la pratique d’activités cognitives et l’état de trouble léger de la cognition (TLC), c’est-à-dire la « phase intermédiaire entre les changements cognitifs liés au vieillissement normal et ceux liés à la démence. » Elle a permis d’établir que « les activités à l’ordinateur, l’artisanat comme le tricot et la couture, les jeux et la lecture étaient associés à une diminution des probabilités de souffrir de TLC. »

Alors, qu’est-ce qui fait que le tricot et l’artisanat en général ont un effet bienfaiteur sur la psyché?

D’après le blogue* de la Dre Sarah McKay, les vertus intrinsèques du tricot (défis mentaux, conscience et relations sociales) assurent la santé de notre cerveau en nous donnant des problèmes d’ordre créatif et intellectuel à résoudre, en augmentant notre capacité d’attention et en nous permettant d’améliorer notre motricité fine et notre coordination œil-main.

« L’une des meilleures choses que j’ai tirées de la rédaction de ce blogue a été les possibilités inattendues qui m’ont été offertes afin de présenter la science neurologique et la santé cérébrale de manière amusante et créative », écrit* celle qui a contribué à la mise sur pied de Neural Knitworks* à Sydney, en Australie. Le projet d’artisanat invite les personnes de tous les niveaux qui s’adonnent au tricot à prendre part à des événements de tricot collectifs. Par la suite, une exposition itinérante présente les neurones multicolores en tissu ainsi créées.

Ces passe-temps semblent être plus bénéfiques qu’il n’y paraît. Nous entendons des spécialistes de partout affirmer que le secret d’une vie saine et heureuse est la prise de conscience, une expression sur toutes les lèvres. Il s’agit de la manière dont nous sommes ancrés dans le moment présent, la manière dont nous exprimons notre gratitude et la manière dont nous sommes plus conscients de nous-mêmes. L’artisanat n’est qu’une des façons – quoiqu’il s’agit d’une façon plutôt amusante – de faire appel à cette prise de conscience. Faites-en l’essai! Vous vous découvrirez peut-être votre prochain passe-temps favori.

* Site Web offert en anglais seulement