Comment le sommeil change avec l’âge
Le sommeil est sans aucun doute un aspect essentiel d’une bonne santé. Cependant, le sommeil peut jouer un rôle différent et changeant au cours de notre vie. En vieillissant, le sommeil peut devenir de plus en plus difficile à maintenir. En examinant les différentes étapes de notre vie, nous pouvons constater comment notre relation avec le sommeil évolue. Connaître les obstacles au sommeil que vous risquez de rencontrer en vieillissant est également une étape importante permettant de surmonter ces problèmes.
Le sommeil chez l’enfant
Le sommeil est toujours important, mais de 0 à 12 ans, il est surtout crucial pour assurer le développement mental et physique.
Les nouveau-nés dorment en moyenne 16 à 20 heures par jour, mais ces heures sont obtenues par petites périodes d’une à deux heures de réveil et de sommeil. Au fur et à mesure qu’un bébé grandit et prend du poids, il dort plus longtemps et commence généralement à faire ses nuits vers trois mois. Les nouveau-nés et les nourrissons passent généralement deux fois plus de temps que les adultes en sommeil paradoxal profond.
Lorsqu’un enfant atteint l’âge de 2 ans, la durée moyenne du sommeil tombe à 13 heures.
Toutefois, la période de sommeil la nuit sera de onze heures et le jour elle sera de deux heures. La fréquence et la durée des siestes continuent de diminuer tout au long de l’enfance.
Les enfants d’âge scolaire (de 5 à 12 ans) devraient dormir entre 9 et 12 heures par nuit, bien que beaucoup d’entre eux dorment moins. La sieste ne fait plus partie de leur horaire de sommeil à ce stade. Les enfants de 5 à 12 ans vont également se coucher plus tard à une heure pouvant aller de 19 h 30 jusqu’à 22 h à l’âge de 12 ans.
Ce n’est pas parce que les enfants ont besoin de beaucoup de sommeil qu’ils en obtiennent toujours. Selon une étude de l’American Academy of Pediatrics (AAP), un quart des enfants de moins de 5 ans ne dorment pas assez. Les troubles du sommeil prolongés chez les enfants peuvent entraîner des problèmes allant de mauvais résultats scolaires à l’anxiété et à la dépression. De plus, même à l’enfance, un mauvais sommeil peut augmenter le risque d’obésité, de diabète et d’hypertension artérielle. Établir une routine de sommeil saine avec les enfants peut contribuer à favoriser une relation saine avec le sommeil qui se poursuivra en vieillissant.
Le sommeil à l’adolescence
À l’adolescence, nous sommes confrontés à des problèmes de sommeil uniques, que nous ne rencontrons à aucun autre moment de notre vie. Notre corps ainsi que notre esprit continuent de se développer rapidement et de nouvelles hormones et de nouveaux modes de vie entrent en ligne de compte.
Il est recommandé aux adolescents de dormir entre 8 et 10 heures par nuit. Il n’est pas surprenant qu’un sondage réalisé en 2006 par la National Sleep Foundation révèle que 45 % des adolescents participants dorment moins de huit heures par nuit. Malheureusement, ce problème semble s’aggraver. Une étude plus récente a montré que près de 70 % des adolescents dormaient 7 heures ou moins.
À l’adolescence, nous avons tendance à développer une mentalité « d’oiseau de nuit ». Bien qu’il soit facile de penser qu’il s’agit de leur choix, la vérité est que certains facteurs biologiques entrent en jeu. En fait, les adolescents ne commencent à se sentir fatigués que plus tard dans la journée et leur corps met plus de temps à produire de la mélatonine, l’hormone qui favorise le sommeil. Ceci est malheureusement très contre-productif avec les heures de début de cours fixées par la plupart des écoles secondaires. Les adolescents manquent donc de sommeil pendant la semaine et dorment trop longtemps la fin de semaine, puis répètent le même cycle. Des facteurs mentaux tels que le stress, l’anxiété et la dépression peuvent également contribuer à une mauvaise nuit de sommeil chez les adolescents.
L’utilisation d’appareils électroniques dans la chambre à coucher est un autre facteur important qui a une incidence sur le sommeil des adolescents. Selon une étude, 75 % des enfants et adolescents américains indiquent avoir au moins un appareil avec écran dans leur chambre la nuit. Environ 60 % d’entre eux ont également indiqué utiliser ces appareils dans l’heure précédant le coucher. Les problèmes liés à l’utilisation des écrans avant le coucher peuvent être répartis en trois catégories principales :
Retard intentionnel du sommeil : les adolescents et les enfants évitent intentionnellement de s’endormir pour continuer à utiliser leurs appareils.
Stimulation psychologique : les jeux vidéo, en particulier, sont connus pour stimuler le cerveau d’une manière peu propice à la préparation du sommeil.
Exposition à la lumière bleue : des études ont montré que les appareils émettant de la lumière bleue peuvent retarder la libération de mélatonine ainsi que prolonger le temps nécessaire pour s’endormir et réduire la durée du sommeil paradoxal.
Le sommeil à l’âge adulte
Lorsque nous atteignons l’âge adulte, notre « âge d’or » du sommeil est généralement terminé. Fait intéressant, une moyenne de 8 heures de sommeil est habituellement recommandée de 18 ans à 65 ans. Toutefois, lorsque nous commençons à vieillir à l’âge adulte, plusieurs personnes constatent que la qualité de leur sommeil diminue lentement.
Au début de la vingtaine, nous avons tendance à préférer les soirées tardives comme lorsque nous étions adolescents. Cependant, vers la mi-vingtaine, il y a une tendance à changer et privilégier les matinées plutôt que les soirées tardives. Biologiquement, à la trentaine, nous sommes encore capables de bien dormir, mais la vie a tendance à nous en empêcher à cette période. Commencer une carrière et une famille passe habituellement avant un sommeil réparateur. De plus, les femmes ont tendance à souffrir de perturbations du sommeil encore plus importantes pendant la grossesse.
À mesure que nous avançons dans la quarantaine et la cinquantaine, notre corps passe de moins en moins de temps en sommeil paradoxal profond, à un taux d’environ 2 % par décennie, jusqu’à 60 ans. En plus de cela, notre horloge interne commence à changer. Le rythme circadien du corps commence à avancer, ce qui signifie que les adultes plus âgés se fatiguent plus tôt dans la journée et se réveillent également plus tôt le matin.
Faire du sommeil une priorité quand on vieillit est tout aussi important qu’à l’enfance lorsqu’on est en pleine croissance. Les adultes ont plus de difficulté à s’adapter aux changements de leur horaire de sommeil et ont tendance à ressentir davantage la fatigue physique et mentale causée par un mauvais sommeil à mesure qu’ils vieillissent. Il est essentiel d’essayer de maintenir un horaire de sommeil sain et de donner la priorité à la santé physique et mentale globale pour aider à limiter les effets du vieillissement sur le sommeil.
Le sommeil des personnes âgées
Les personnes âgées ont généralement besoin de la même quantité de sommeil que les autres adultes, soit environ 7 à 9 heures. Par contre, ils ont tendance à se coucher plus tôt et à se réveiller également plus tôt. La sieste a aussi tendance à devenir une partie essentielle de leur cycle de sommeil, comme chez les jeunes enfants.
L’insomnie est plus fréquente chez les adultes de 60 ans et plus. Même lorsqu’elles peuvent s’endormir, les personnes âgées ont habituellement le sommeil léger et se réveillent en moyenne trois ou quatre fois par nuit. Cela est généralement causé par l’absence de sommeil paradoxal plus profond à cette période.
Les problèmes de sommeil les plus courants chez les personnes âgées sont les suivants :
- L’apnée du sommeil
- La somnolence pendant la journée
- Les douleurs corporelles perturbant le sommeil
- La nycturie
- Le syndrome des jambes sans repos
- L’insomnie
De plus, la relation entre la santé physique et le sommeil devient plus difficile quand les personnes âgées reçoivent des diagnostics de problèmes de santé. Les traitements et les médicaments utilisés pour traiter divers problèmes de santé peuvent avoir une incidence sur le sommeil en provoquant une somnolence excessive ou en causant de l’insomnie.
Le sommeil est donc important, quel que soit votre âge. Cependant, il est évident que chaque étape de la vie comporte des défis particuliers en matière de sommeil. Adopter de bonnes habitudes de sommeil et essayer de les conserver tout au long de la vie peut permettre de minimiser les effets d’un mauvais sommeil.