Votre guide pour prendre une journée de santé mentale sans culpabilité

Prendre une journée de congé pour calmer votre esprit n’est pas irresponsable. C’est plutôt un geste indispensable pour rester en santé.
Publié 28 juillet 2019

Tout le monde convient que vous devriez rester à la maison lorsque vous ne vous sentez pas bien. (En fait, vos collègues l’apprécieront certainement.) Mais, pour une raison ou une autre, être « malade » ne compte que lorsque vous êtes blessé ou que vous avez la grippe.

 

C’est une idée fausse, particulièrement parce que les problèmes de santé mentale peuvent être tout aussi dangereux pour notre santé qu’un virus. Selon la National Alliance on Mental Illness, les troubles de l’humeur comme la dépression et le trouble bipolaire sont au troisième rang des raisons les plus courantes d’hospitalisation chez les gens de 18 à 44 ans; les maladies mentales augmentent également notre risque de souffrir d’autres problèmes de santé chroniques et peuvent même réduire notre longévité, parfois par des décennies.

 

Malgré tout, la stigmatisation entourant le fait de prendre une journée de santé mentale subsiste : « Je crois que nous associons parfois ce type de journée à faire l’école buissonnière », fait observer Amy Morin, LCSW, chargée de cours à l’Université Northeastern et auteure de l’ouvrage 13 Things Mentally Strong People Don’t Do. « Nous savons que le stress fait partie de la vie et nous pensons que nous ne sommes pas assez forts pour supporter la pression. »

 

L’heure est venue de changer cet état d’esprit. Pour commencer, le fait d’être aux prises avec de l’anxiété ou de la dépression ne fait pas de vous quelqu’un de faible, seulement quelqu’un de normal. Environ une personne adulte sur cinq aux États-Unis souffre d’une maladie mentale comme l’anxiété et la dépression chaque année, selon le National Institute of Mental Health, et il s’agit d’un problème susceptible d’avoir des répercussions sur tout, du rendement professionnel aux capacités parentales.

 

« J’encourage les gens à percevoir une journée de santé mentale de la même manière qu’une visite à un médecin généraliste », suggère Ken Yeager, Ph. D, directeur du Stress, Trauma and Resilience (STAR) Program du Wexner Medical Center à l’Université d’État de l’Ohio. « Préserver votre santé mentale vous permettra de faire ressortir le meilleur en vous. »

 

 

 

3 manières de prendre une journée de santé mentale sans culpabilité

 

1. Prenez une (bonne) pause.

 

Le but d’une journée de santé mentale est de diminuer votre niveau de stress et de revenir au travail (ou à l’école ou même à votre rôle de parent) en vous sentant plus fort et en meilleure santé. Avant de prendre la journée, réfléchissez aux raisons pour lesquelles vous avez besoin de prendre une pause. Essayez-vous d’éviter votre patron? D’esquiver une confrontation avec un enseignant exigeant? Si la réponse est oui, vous feriez peut-être mieux de la reporter, estime Mme Morin. « Ce genre de situations ne rend pas nécessairement une journée de santé mentale particulièrement utile », affirme-t-elle. « Vous serez confronté aux mêmes problèmes à votre retour. »

 

D’un autre côté, si vous êtes de plus en plus distrait au travail – par exemple, si vous vous inquiétez au sujet de l’argent et que vous pensez à vos factures à payer ou si vous avez de la difficulté à faire avancer un projet – ce sont des signes indiquant que vous devriez peut-être prendre une journée de congé, explique Mme Morin.

 

« Demandez-vous si vous êtes capable de fonctionner à votre travail durant cette journée », suggère-t-elle. « Si vous allez être présent physiquement, mais absent mentalement, ou si votre humeur est telle que votre état empirera, alors vous feriez mieux de rester à la maison. »

 

 

2. Soyez productif.

 

« Prendre une journée de santé mentale n’est pas comme prendre une journée de congé », précise M. Yeager. « C’est une journée que vous prenez en sachant que vous êtes épuisé et que votre rendement n’est pas optimal. »

 

Il n’y a pas un seul et unique horaire, dit-il, alors vous aurez peut-être besoin de faire des essais avec ce qui peut vous aider à récupérer. Pour certaines personnes, cela veut dire rattraper du sommeil; pour d’autres, cela peut dire prendre un cours de yoga ou un rendez-vous avec un médecin ou un thérapeute.

 

Si vous avez besoin de prendre une pause de vos responsabilités parentales, Mme Morin suggère de laisser les enfants à grand-maman et de réserver un massage ou d’aller prendre un verre avec vos amis. « Réfléchissez à la façon de rester en contact avec qui vous êtes comme individu, en dehors de votre rôle de parent », dit-elle.

 

Vous pouvez aussi utiliser ce temps pour effectuer des tâches fastidieuses sur votre liste de choses à faire. Si vos finances vous stressent, essayez de faire un budget; si votre maison est en désordre, prévoyez quelques heures pour nettoyer la salle de bain et faire la lessive.

 

Ce que vous ne devez pas faire est de ne rien faire, ajoute Mme Morin. (Ou pire, regarder la télé compulsivement en faisant défiler les photos de voyage de vos amis.) « Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui m’a dit qu’il avait passé 16 heures au lit sous ses couvertures et qu’il se sentait vraiment bien », fait-elle remarquer. « En fait, cela nous fait plutôt sentir plus mal. Si vous restez à la maison, vous devriez faire quelque chose qui vous fera sentir mieux, pas seulement sur le coup, mais pendant des jours ou des mois. »

 

 

3. Ne vous surchargez pas.

 

Prendre une journée de santé mentale devrait vous aider à régler un problème et non ajouter à votre culpabilité et à votre anxiété. « Les gens s’en veulent lorsqu’ils pensent qu’ils n’ont pas utilisé leur journée judicieusement ou que la journée a passé tellement vite qu’ils n’ont pas eu le temps de tout faire », fait observer Mme Morin. Vous n’avez toutefois pas besoin de rayer une douzaine de tâches sur votre liste pour sentir que vous avez accompli quelque chose, ajoute-t-elle.

 

Au lieu de surcharger votre horaire avec des tâches, essayez d’éliminer vos facteurs de stress les plus importants, qu’il s’agisse de régler vos factures, d’aller au spa ou de passer du temps seul. « On a tendance à surestimer la vitesse à laquelle on peut terminer un projet », fait observer Mme Morin. « Accomplissez une ou deux choses, puis profitez du reste de la journée. »

 

Et ne vous en faites pas si vous vous sentez coupable de prendre du repos : « La culpabilité s’installe vraiment lorsque vous n’accomplissez pas ce que vous avez en tête », affirme Mme Morin. « Une fois que vous vous sentez mieux, la culpabilité disparaît. »