Un peu d’information sur les mauvais rêves

Découvrez ce que sont les cauchemars, pourquoi ils surviennent et ce que vous pouvez faire s’ils nuisent à votre sommeil.
Publié 28 mai 2021

Il nous arrive tous d’avoir des cauchemars de temps à autre, mais parfois ils peuvent se faire plus fréquents – surtout après un an de stress de pandémie.

Si vous cherchez des façons de mieux comprendre vos cauchemars et les surmonter, les experts ont des conseils pour vous.

Pour commencer, regardons un peu ce qu’est un cauchemar.

Qu’est-ce qu’un cauchemar et pourquoi en fait-on?

« Les cauchemars sont des mauvais rêves qui peuvent causer des sentiments négatifs ou de l’anxiété, et ainsi perturber le sommeil », explique Dorothy Chambers, spécialiste du sommeil de Sleep Junkie.

« Des fois, ils sont si détaillés qu’ils peuvent nous donner l’impression d’être vrais, malgré leur surréalisme. Les cauchemars ont lieu pendant la phase de sommeil paradoxal, celle pendant laquelle on dort le plus profondément la nuit. Les enfants font souvent des cauchemars, mais à vrai dire, tout le monde peut en faire en tout temps. Ils peuvent être déclenchés par quelque chose qui s’est produit pendant la journée, pendant qu’on était éveillé, par exemple du stress, des problèmes ou des traumatismes. On pense qu’il s’agit d’un mécanisme qu’emploie notre cerveau pour traiter les émotions et les mauvais souvenirs, comme la peur et les traumatismes. »

Selon la Dre Chelsie Rohrscheib, spécialiste du sommeil et des neurosciences qui travaille à Tatch, les scientifiques ne sont pas encore entièrement certains de la raison pour laquelle nous faisons des cauchemars – ou même des rêves.

De plus, il est intéressant de noter que selon une nouvelle théorie, les rêves étranges (qu’ils soient des cauchemars ou non) pourraient être la façon dont notre cerveau se prépare à l’inattendu.

« Pendant leur sommeil, les êtres humains traversent quatre stades. Le stade 4, qui porte le nom de sommeil paradoxal, est celui où l’on rêve. Les scientifiques sont d’avis que nous avons besoin de sommeil paradoxal pour bien enregistrer nos souvenirs et traiter nos émotions. Il peut arriver pendant ce stade que l’on fasse des cauchemars, des rêves effrayants, troublants ou stressants », explique Dre Rohrscheib.

« Malheureusement, les scientifiques ne savent pas toujours très bien pourquoi nous rêvons et pourquoi nous faisons parfois des cauchemars, mais il y a une corrélation entre notre niveau de stress et la fréquence de nos cauchemars. »

Elle ajoute que certains troubles de la santé mentale, comme la dépression, l’anxiété et le stress post-traumatique, peuvent également accroître les risques de cauchemar.

« Il est tout à fait normal de faire des cauchemars de temps à autre, mais chez certaines personnes, ils sont plus fréquents, affirme Dre Rohrscheib. Quand ils sont extrêmement fréquents et nuisent à la qualité de notre sommeil, de même qu’à notre bien-être en général, on parle alors de trouble de cauchemar, l’un des plusieurs troubles qui peuvent affecter notre sommeil paradoxal. »

Mme Chambers ajoute que la consommation de substances peut elle aussi entraîner ce genre de mauvais rêve. « Si vous commencez à faire des cauchemars alors que vous venez de prendre un nouveau médicament, vous devriez en parler à votre médecin. Parlez-lui-en aussi si cela vous arrive plus d’une fois par semaine ou si cela vous cause de l’anxiété. »

Mme Chambers explique aussi qu’il est tout à fait normal de faire des cauchemars à l’occasion, et qu’il n’y a aucune raison de s’en inquiéter. « Même si cela peut nuire à la qualité de votre sommeil en vous réveillant au milieu de la nuit, votre sommeil de la nuit suivante n’en ressentira aucun effet. Les cauchemars récurrents, pour leur part, peuvent réduire la qualité du sommeil, vous faire manquer de sommeil et même causer de l’anxiété. Quand ils arrivent fréquemment, c’est très souvent en raison d’une cause sous-jacente que vous devriez traiter pour mettre fin aux cauchemars. »

Dre Rohrscheib précise que le manque de sommeil causé par les cauchemars ou par un trouble de cauchemar peut donner lieu à une somnolence excessive pendant la journée, à des changements d’humeur et à une dégradation de la fonction cognitive. Chacun de ces facteurs peut à son tour avoir d’importantes répercussions sur les activités et la qualité de vie d’une personne pendant la journée.

« Puisque les cauchemars réduisent le temps que l’on passe à dormir, les personnes qui en font sont également plus à risque de faire des infections et de souffrir de certains types de problèmes de santé, comme le diabète et la maladie du cœur. Le trouble de cauchemar augmente aussi les risques de dépression. »

Les terreurs nocturnes, c’est autre chose; elles sont plus préoccupantes, de l’avis de Mme Chambers, « car [elles] peuvent vous empêcher de bien vous réveiller, ce qui peut faire que vous vous sentiez désorienté. Elles surviennent pendant la phase de sommeil lent. Certaines personnes vivent même une sorte de paralysie qui les empêche de se réveiller pour sortir de leur terreur nocturne. Contrairement aux cauchemars, les gens qui vivent ce genre d’expérience n’arrivent que très rarement à se souvenir de quoi il était question. »

Comment réduire la fréquence des cauchemars

Selon Dre Rohrscheib, il est impératif de gérer son niveau de stress quand on fait souvent des cauchemars.

« Il existe plusieurs techniques pour maîtriser son stress, y compris suivre une psychothérapie, prendre soin de soi, méditer, faire de l’activité physique et, quand cela s’avère nécessaire, prendre des anxiolytiques », dit-elle. Une autre chose qui peut aider est d’adopter une bonne hygiène du sommeil et de dormir assez toutes les nuits, car le manque de sommeil peut empirer les cauchemars. Enfin, prendre soin de sa santé par une saine alimentation et par l’activité physique peut réduire notre taux de cortisol et aider à atténuer différents problèmes de santé, comme l’apnée du sommeil, qui eux aussi rendent les cauchemars plus fréquents. »

Dre Fran Walfish, autrice et éminente psychologue spécialisée en thérapie de couple, de relations et de la famille vivant à Beverly Hills, en Californie, suit pour sa part une approche d’interprétation pour comprendre et gérer les cauchemars.

« Comment vous vous sentez dans votre rêve donne de l’information sur ce que vous ressentez dans la vraie vie », explique-t-elle.

« Si, dans votre rêve, vous êtes en train de tromper votre copain ou d’avoir une relation sexuelle avec votre meilleur ami, vous devez vous demander comment VOUS vous êtes sentie dans votre rêve. Par exemple, avez-vous ressenti un sentiment euphorique d’abandon et de liberté? Se pourrait-il que vous vous sentiez trop coincée dans votre relation et que vous désiriez plus de liberté? Ou alors, vous êtes-vous sentie coupable dans ce rêve? Si c’est le cas, qu’est-ce qui vous donne un sentiment de culpabilité semblable dans votre vie? »

Dre Walfish continue : « Un rêve, ce n’est pas une prédiction. C’est une métaphore, un symbole des conflits qui nous tracassent, que nous essayons de comprendre et de résoudre. »

Elle donne aussi d’autres exemples de choses que l’on pourrait vivre dans un rêve et de causes possibles : « Un autre exemple pourrait être quand une personne rêve qu’elle tue son conjoint. Ceci pourrait être un signe de colère non résolue ou non exprimée, affirme-t-elle. Si vous rêvez que vous êtes à l’école secondaire, étiez-vous heureux à cette époque? Vous sentiez-vous seul? Étiez-vous populaire, aviez-vous honte? Dans votre vie actuelle, où ressentez-vous ces mêmes sentiments? Si vous rêvez que vous avez un accident de voiture, y a-t-il des aspects de votre vie qui vous donnent l’impression d’avoir perdu le contrôle? Ce sont là des exemples des métaphores symboliques avec lesquelles votre subconscient est en train de jongler et qu’il essaye de résoudre dans vos rêves. »