Ce qui s’est passé lorsque je me suis étirée tous les jours pendant un mois

Une auteure explique de quelle façon 10 minutes d’étirements par jour ont eu une incidence sur son corps et son esprit.
Publié 12 août 2018

Au cours des mois précédents, je me suis sentie raide, ce qui était étrange, puisque la flexibilité n’a jamais été un problème pour moi auparavant. En dansant, en faisant du sport ou en participant à différents entraînements révolutionnaires, j’ai toujours pu atteindre très facilement mes orteils et bien plus encore.

Maintenant que j’ai la quarantaine, toucher mes orteils n’est pas aussi facile qu’avant. Je ne peux plus « sauter du lit », c’est plutôt la levée du corps de façon progressive. Mon corps ne veut tout simplement plus plier. Suis-je la seule à qui ça arrive?

 

J’ai communiqué avec quelques physiologistes du sport que je connais et ils m’ont dit qu’il n’y a pas nécessairement de raison propre à la perte de flexibilité en vieillissant. L’une des principales causes est une diminution de l’activité physique (ce qui n’est pas mon cas).

 

Toutefois, Michele Olson, Ph. D., une professeure à Huntingdon College à Montgomery, en Alabama, m’a envoyé ce qui suit par courriel : « Les fibres de collagène qui composent les tendons souples (c’est-à-dire ceux que nous étirons principalement lors d’étirements) se régénèrent moins efficacement et en moins grandes quantités à mesure qu’on vieillit. Ainsi, nous étirons des fibres tendineuses plus vieilles et plus rigides, qui sont moins souples et moins hydratées comparativement à de nouvelles fibres tendineuses. »

 

Elle dit également que s’étirer peut augmenter l’apport en sang et en fluides, ou la circulation, aux tendons, ce qui permet le transport d’importants nutriments et fluides à toutes nos fibres, y compris nos tendons et nos muscles. Cela peut expliquer pourquoi les experts que j’ai contactés ont vu une amélioration de la flexibilité chez les personnes âgées qui effectuaient des étirements quotidiens.

 

Après quelques blessures à la hanche et pour faire suite à la recommandation de mon médecin de m’étirer, j’ai décidé de relever le défi de m’étirer tous les jours durant 30 jours. Pour commencer, mon objectif était de m’étirer durant au moins 10 minutes chaque jour au moment et à un endroit opportuns. Et pour choisir l’exercice que j’allais effectuer, je laissais mon corps me guider. Si mes hanches étaient raides, je trouvais des moyens de les étirer. Mon dos me faisait mal? J’effectuais l’étirement en dos de chat ainsi que des torsions durant mes 10 minutes d’étirement.

 

Au cours de la première semaine, cette approche peu stricte à l’étirement ne m’a pas permis d’en faire une habitude. Les jours où j’ai suivi un cours de danse, j’ai considéré que mes étirements pour la journée étaient faits grâce aux étirements pendant et après le cours. Les matins où j’ai opté pour la marche comme entraînement ont été suivis d’une séance d’étirement. Les jours où je ne faisais pas d’activité qui nécessite un étirement après l’exercice, j’ai manqué de motivation. Un soir, j’étais déjà au lit et presque endormie lorsque j’ai réalisé que je ne m’étais pas étirée. J’ai fait une séance rapide dans mon lit et je me suis promis de me donner des règles le lendemain matin.

 

 

La deuxième semaine, j’ai adopté une approche qui était flexible, mais un peu plus structurée. Après avoir mis mon fils au lit, j’ai décidé de consacrer 10 minutes à mes étirements, peu importe si je m’étais déjà étirée plus tôt dans la journée. J’ai également décidé d’accorder de l’attention à tout mon corps, de mon cou à mes pieds, tout en passant simplement plus de temps sur les régions à problème. En ce qui concerne les étirements, j’ai plutôt laissé cela au hasard en puisant dans un inventaire des mouvements appris lors des cours d’éducation physique, de danse, de conditionnement physique et de yoga, ainsi que dans des vidéos de conditionnement physique (l’une de mes séries préférées provient de la collection de vidéos Buns of Steel).

 

Ce n’est qu’après avoir apporté ces changements à ma routine que j’ai commencé à voir une différence. Au début, je n’ai pas vraiment vu de changements dans la façon de réagir ou de ressentir de mon corps, même si me pencher pour toucher mes orteils était plus facile et moins pénible que lorsque j’ai commencé. Et de plus, au cours de la troisième semaine, j’ai souffert d’une étrange maladie qui m’a permis de ralentir et de ne pas m’épuiser. En d’autres mots : pas de cours de danse, pas de marche pour la remise en forme et fini les 10 000 pas par jour. Et au moment même où j’écris ces lignes, je suis encore confinée dans un mode de vie assez sédentaire. La seule chose que je peux faire et que je vais faire est de m’étirer.

 

À ce moment-là, mes séances d’étirement de 10 minutes ont pris un sens nouveau. C’était la seule occasion que j’avais de bouger mon corps de façon volontaire, les seuls moments où je pouvais sentir que je satisfaisais mon désir de bouger davantage. Le picotement musculaire après les étirements est presque aussi bon que la fatigue musculaire qui suit l’entraînement, car le corps se sent aussi souple qu’un élastique. C’est ce dernier point qui a tant compté pour moi ces dernières semaines.

 

De plus, ce rendez-vous quotidien de 10 minutes m’a permis de me détendre en soirée. Parfois, mon mari me rejoignait et nous nous étirions ensemble; parfois, je regardais la télévision; et parfois, si la maison était calme et baignée dans le silence, je me concentrais sur la façon dont je me sentais lorsque je passais d’une partie de mon corps à une autre.

 

Avant cette expérience, s’étirer avait toujours été une pensée après-coup. Mis à part à l’occasion d’un cours, ma motivation à effectuer des étirements était tout sauf constante. Ces 30 derniers jours d’étirement m’ont permis de réaliser que de simples mouvements m’ont apporté plusieurs bienfaits; non seulement à mon corps, mais aussi à mon esprit, principalement parce que ce défi m’a fait prendre du temps pour moi. Je pense que je vais continuer de m’étirer au moins trois fois par semaine, comme le recommande l’American College of Sports Medicine.