Que se passe-t-il lorsque je m’étire tous les jours pendant un mois?

Une auteure raconte comment 10 minutes de stretching postural par jour ont affecté son corps et son esprit.
Publié 19 octobre 2018

Au cours des mois précédents, je m’étais sentie raide – c’était curieux, parce que la souplesse n’avait jamais été un problème pour moi. Que je danse, que je fasse du sport, ou que je participe de quelque manière que ce soit à la révolution du fitness, j’avais toujours été capable de toucher mes orteils.

Aujourd’hui, atteindre mes orteils n’est plus aussi évident. On fait aussi une croix sur le saut du lit – il s’agit plutôt de se lever lentement. Mon corps ne veut tout simplement pas se plier. Suis-je vraiment la seule à qui ça arrive?

J’ai contacté quelques physiologistes de l’exercice que je connais, et ils m’ont dit qu’il n’y avait pas nécessairement de raison précise pour expliquer la perte de souplesse quand on prend de l’âge. L’une des principales raisons est le déclin de l’activité physique – ce qui ne me concerne pas.

Cependant,  Michele Olson, titulaire d’un doctorat, professeure adjointe en sciences du sport au Huntingdon College à Montgomery, Alabama, m’a expliqué par e-mail: « Les fibres collagènes qui composent les tendons élastiques (c’est-à-dire, ceux que l’on étire, surtout quand on fait des étirements) ne se regénèrent pas aussi efficacement et en moindre quantité avec l’âge. Ainsi, nous étirons des fibres tendineuses plus anciennes qui sont plus rigides, moins souples et moins hydratées que les plus récentes. »

De plus, elle m’a affirmé que les étirements pouvaient augmenter le débit ou la circulation du sang et des liquides vers les tendons, ce qui apporte des nutriments et liquides importants à toutes nos fibres, y compris nos muscles. Cela pourrait expliquer pourquoi les experts que j’ai contactés ont vu des personnes âgées accroître leur souplesse en faisant des étirements tous les jours.

Alors après quelques blessures à la hanche, et après que le médecin m’a dit de me mettre au stretching postural, j’ai décidé de relever le défi de faire des étirements chaque jour pendant 30 jours. Au départ, mon but était de m’étirer au moins 10 minutes, quand et où je le pouvais. Quant aux exercices d’étirements que j’allais faire, j’avais décidé de laisser mon corps décider pour moi. Autrement dit, si mes hanches étaient raides, je trouvais le moyen de m’étirer les hanches. Un mal de dos? Je faisais la posture chat-vache et des twists pendant les 10 minutes.

Au cours de ma première semaine, cette approche laxiste du stretching postural ne m’a pas aidé à en faire une habitude. Les jours où je prenais des cours de danse, je comptais mes étirements pendant et après le cours. Les matins où j’optais pour de la marche étaient suivis d’exercices d’étirements. Mais les jours où je ne faisais aucune activité qui appelait des étirements étaient les plus difficiles. En réalité, une nuit, alors que j’étais déjà au lit sur le point de m’endormir , j’ai réalisé que je ne m’étais pas étirée ce jour-là. J’ai fait une courte séance dans mon lit et j’ai juré d’établir des règles plus claires le lendemain.

Mon approche la deuxième semaine était encore souple (c’est le cas de le dire), mais un peu plus structurée. Cette fois, j’ai décidé d’utiliser les 10 minutes après avoir couché mon fils pour m’étirer, que je me sois étirée plus tôt dans la journée ou non. J’ai également décidé que tout mon corps allait recevoir mon attention – du cou aux pieds, mais que j’allais également passer plus de temps sur les zones douloureuses. Quant aux exercices d’étirements que j’allais faire, j’ai laissé ça au hasard, en puisant dans l’inventaire des mouvements appris lors des cours d’EPS, de danse, de fitness et de  yoga , ainsi que dans les vidéos de fitness (une de mes séries d’étirements préférées est issue de la collection de vidéos Buns of Steel).

Ce n’est que lorsque j’ai fait ces changements que j’ai commencé à remarquer la différence. Au début, je n’ai pas vraiment remarqué de changement dans la façon dont mon corps se sentait ou se comportait, même si l’expédition jusqu’à mes orteils était devenue plus facile et moins pénible. Aussi, au cours de la troisième semaine, j’ai contracté une étrange maladie qui m’a empêchée de faire de l’exercice. Cela voulait dire, pas de cours de danse, pas de marche, et  les 10.000 pas par jour, niet. Et même à l’heure où j’écris ces lignes, elle me rend plutôt inactive. La seule chose que je pouvais et que je peux faire, c’est m’étirer.

À ce moment-là, mes exercices d’étirements de 10 minutes ont pris un nouveau sens, parce que c’était la seule occasion que j’avais de bouger délibérément mon corps – les seuls moments où je pouvais sentir que je satisfaisais mon désir de bouger davantage. Le picotement musculaire post-étirements est presque aussi agréable que la fatigue musculaire post-séance de sport, lorsque le corps est aussi souple qu’un élastique. C’est ce dernier point qui a tant compté pour moi ces dernières semaines.

De plus, ce simple rendez-vous quotidien de 10 minutes m’a permis de me détendre le soir. Parfois, mon mari se joignait à moi et nous nous étirions ensemble; parfois, je regardais la télévision; et parfois si la maison était calme, bercée par le silence , je me concentrais simplement sur ce que je ressentais lorsque je passais d’une partie de mon corps à une autre.

Avant cette expérience, les étirements passaient toujours au second plan pour moi. À moins de suivre des cours de stretching postural, mon engagement était plutôt hésitant et incohérent. Prendre ces 30 jours pour me concentrer sur les exercices d’étirements m’a fait prendre conscience que ce simple mouvement peut être bénéfique, non seulement pour mon corps, mais aussi pour mon esprit – surtout parce que ce défi m’a fait prendre du temps pour moi. Je pense que je vais continuer à le faire – au moins trois fois par semaine, comme le recommande l’ American College of Sports Medicine.