Est-ce que je souffre d’anxiété? Onze signes et symptômes liés à l’anxiété

Vous trouverez ci-dessous un guide approfondi des symptômes liés à l’anxiété et des stratégies qui peuvent vous aider.
Publié 7 mai 2021

Il vous est peut-être déjà arrivé de vous tourner et de vous retourner un dimanche soir en ayant des pensées angoissantes concernant la semaine à venir. L’idée de prendre la parole lors d’une conférence professionnelle vous angoisse peut-être au point de faire accélérer votre rythme cardiaque. Il vous est peut-être déjà arrivé de vous sentir accablé alors que vous vous trouviez dans une foule et de ressentir soudainement l’envie de fuir. Il est normal de ressentir de l’anxiété de temps en temps, alors que nous devons faire face aux innombrables défis et incertitudes de la vie. Cependant, qu’en est-il de l’anxiété qui persiste à long terme et qui vous empêche d’assumer vos responsabilités, de prendre soin de vous ou de participer aux activités que vous aimez? Cela justifie un examen plus approfondi.

Ce qui est le plus important de savoir au sujet de l’anxiété, c’est qu’il est possible de la diminuer. Grâce à une variété d’interventions relatives à la thérapie, aux comportements et au style de vie, les experts en santé mentale affirment que même les troubles anxieux graves peuvent être traités. Poursuivez votre lecture pour en savoir plus sur les causes de l’anxiété, ses principaux symptômes et les approches fondées sur des données probantes permettant de gérer ce problème courant.

Qu’est-ce que l’anxiété?

L’anxiété est souvent confondue avec le stress, mais les deux ne sont pas tout à fait identiques. Le stress est une réponse à une menace ou à un danger présent – pensez à une personne agressive qui fonce vers vous, à une perte d’emploi soudaine ou à des troubles interpersonnels. En revanche, l’anxiété se caractérise par l’anticipation de menaces futures, selon la cinquième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-V).

Cela dit, l’anxiété et le stress peuvent s’alimenter l’un l’autre, souligne Justin Baksh, conseiller en santé mentale agréé, expert du Multidisciplinary Comprehensive Assessment Program (programme d’évaluation globale multidisciplinaire) et chef du service clinique au Foundations Wellness Center de Port St. Lucie, en Floride. La peur, la nervosité et l’inquiétude face à l’avenir peuvent avoir des répercussions émotionnelles et physiques sur le moment, explique-t-il, ce qui contribue au stress. Mais le stress peut également provenir de l’anxiété : lorsque des situations stressantes nous font sentir impuissants et accablés, elles peuvent instiller le doute dans notre capacité à faire face aux défis futurs.

Le stress et l’anxiété activent le système de réponse d’urgence de l’organisme – les efforts coordonnés de l’hypothalamus, du système nerveux sympathique, de l’hypophyse et des glandes suprarénales qui nous préparent à combattre, à fuir ou à figer.

Quelles sont les causes de l’anxiété?

L’anxiété est ancrée dans nos pensées et nos perceptions, explique la psychologue Tamar Chansky, Ph. D., auteure de Freeing Yourself from Anxiety: 4 Simple Steps to Overcome Worry and Create the Life You Want. Lorsque nous estimons qu’un défi est gérable, nous ne nous en préoccupons généralement pas beaucoup. Toutefois, lorsque nous pensons qu’un défi va au-delà de notre capacité à y faire face et à le surmonter, nous sommes plus susceptibles de ressentir de l’anxiété (poursuivez votre lecture pour savoir comment vous pourriez vous sentir dans ces cas-là), et nous pouvons faire tout notre possible pour éviter la situation.

Les recherches montrent que le degré précis d’anxiété que nous ressentons est influencé par des vulnérabilités biologiques, psychologiques et circonstancielles. Par exemple, des facteurs tels que le manque de sommeil, la faim ou un mal de tête peuvent accroître la vulnérabilité à l’anxiété. Tout comme le fait d’avoir des antécédents en matière de traumatisme. Le manque d’activité physique est associé à l’anxiété, probablement parce que l’exercice aide à diminuer le stress. Les relations sociales jouent également un rôle : le fait de se sentir soutenu par d’autres personnes contribue à réduire le sentiment d’impuissance, qui est une source d’anxiété, et favorise un sentiment de sécurité stabilisant.

Parfois, un peu d’anxiété peut être utile, mentionne Mme Chansky. Le fait de craindre de ne pas être préparé pour une présentation peut nous inciter à revoir plus attentivement nos notes afin d’impressionner notre auditoire. S’inquiéter quant à la possibilité de trouver un partenaire romantique ayant des intérêts semblables aux nôtres peut nous inciter à faire plus d’efforts pour élargir notre cercle social en fonction des choses qui nous importent. Imaginer ce qui pourrait mal tourner pendant un voyage à l’étranger peut nous inciter à formuler un plan d’urgence utile, au cas où il serait nécessaire.

L’anxiété devient un problème lorsqu’elle freine, au lieu de faciliter, le fonctionnement personnel, social ou professionnel d’une personne, indique Mme Chansky.

Les troubles anxieux

Si l’anxiété vous accable régulièrement ou vous empêche de faire des choses qui vous tiennent à cœur ou qui vous plaisent, il y a peut-être quelque chose qui cloche.

Les troubles anxieux sont les diagnostics de santé mentale les plus courants dans le monde, et touchent jusqu’à 284 millions de personnes. Aux États-Unis, environ 31 % des gens seront touchés par un trouble anxieux au moins une fois au cours de leur vie; chaque année, près de 20 % des adultes et 25 % des adolescents font face à des troubles anxieux.

Voici un guide éclair sur certains des troubles anxieux les plus courants.

  • Trouble anxieux généralisé (TAG) : on estime que 9 % des Américains souffrent du TAG à un moment donné de leur vie. Le TAG implique une inquiétude excessive et persistante concernant de multiples événements ou activités (comme le travail, l’école, les rencontres amoureuses, les finances, la famille, la santé) pendant au moins six mois. Les personnes atteintes du TAG présentent également au moins trois des symptômes suivants : la tension musculaire, la difficulté à se concentrer, l’insomnie, l’agitation, l’irritabilité ou la fatigue.
  • Trouble panique : jusqu’à 3 % des adultes et des adolescents aux États-Unis souffrent d’un trouble panique, qui se traduit par des crises de panique récurrentes ou inattendues – une hausse soudaine du rythme cardiaque; de la transpiration, des tremblements ou secousses, des vertiges; un sentiment de malheur imminent; ainsi que des douleurs thoraciques et un essoufflement pouvant être confondus avec une crise cardiaque. Les crises de panique sont aiguës; elles ont tendance à durer de 10 à 20 minutes.
  • Trouble d’anxiété sociale : affectant environ 7 % des personnes aux États-Unis, le trouble d’anxiété sociale se traduit par une peur ou une anxiété marquée à l’égard de situations sociales impliquant un examen potentiel. Les situations anxiogènes les plus courantes sont les rencontres avec de nouvelles personnes, les performances devant d’autres personnes ou le fait d’être observé dans le cadre d’évaluations professionnelles. De nombreuses personnes atteintes de ce trouble voient leur vie affectée en essayant d’éviter de telles situations.
  • Trouble d’anxiété de séparation : le trouble anxieux le plus répandu chez les enfants de moins de 12 ans. Le trouble d’anxiété de séparation implique une inquiétude ou une peur excessive d’être séparé d’un proche, ou une préoccupation intense et accablante liée à la possibilité qu’un proche décède – par exemple, en raison d’une maladie.
  • Phobie spécifique : jusqu’à 9 % des Américains ont une peur marquée liée à un objet ou à une situation précise – pensez aux voyages en avion, aux hauteurs, aux insectes ou aux injections. L’évitement des éléments redoutés nuit souvent au fonctionnement social et professionnel ou à la santé physique.
  • Agoraphobie : près de 2 % des adultes et des adolescents américains souffrent d’agoraphobie, marquée par la peur et l’évitement des lieux ou des situations qui leur donnent l’impression d’être piégés ou impuissants. Les personnes agoraphobes peuvent avoir de la difficulté à tolérer les foules, les transports en commun ou les espaces ouverts ou fermés, ou à se retrouver seules en dehors de leur domicile.
Onze signes et symptômes liés à l’anxiété

Comment se sent-on lorsqu’on souffre d’anxiété? La réponse est différente d’une personne à l’autre. Voici 11 symptômes liés à l’anxiété. Certaines personnes éprouvent de nombreux symptômes, alors que d’autres n’en ressentent que quelques-uns.

1. Inquiétude excessive

L’inquiétude excessive consiste souvent à repasser mentalement les résultats négatifs potentiels, comme un échec ou une humiliation anticipés, ou à sauter à la conclusion qu’un proche vous a abandonné s’il ne répond pas immédiatement à un message texte. Le fait de spéculer continuellement sur les façons dont quelque chose peut mal tourner, au détriment d’autres pensées, peut être un signe d’anxiété.

2. Agitation

L’agitation comprend le fait de se sentir agité, énervé et tendu. Vous pouvez vous sentir incapable de rester assis, ou ressentir un besoin intense de fuir votre environnement actuel.

3. Difficulté à se concentrer

Souvent attribuable à la nature intrusive de l’inquiétude, l’anxiété peut contrecarrer nos tentatives de nous concentrer sur des tâches ou de laisser place à d’autres pensées. La difficulté à se concentrer est un symptôme courant de l’anxiété.

4. Tension musculaire

La mâchoire crispée. Les épaules voûtées. Un sourcil froncé. À un moment ou un autre, vous avez peut-être remarqué que votre corps adopte une posture plus rigide lorsque vous vous sentez anxieux. En stimulant le fonctionnement du système nerveux sympathique, l’anxiété peut accroître la tension musculaire.

5. Peur irrationnelle

L’anxiété peut abaisser la barre de ce que nous percevons comme une menace. Cela signifie que nous pouvons ressentir une inquiétude ou une peur intense face aux personnes, aux lieux et aux choses, même dans des contextes neutres ou positifs.

6. Crises de panique

Aux États-Unis, on estime que 5 % des personnes feront une crise de panique au cours de leur vie. Les crises de panique sont des états de courte durée, mais terrifiants, où le système nerveux sympathique est suractivé. Elles se caractérisent souvent par des palpitations cardiaques, un rythme cardiaque accéléré, des sueurs, des tremblements ou des secousses, un essoufflement et la sensation d’être étouffé ou de suffoquer. Des douleurs thoraciques, des nausées et des vertiges peuvent également survenir. Les personnes atteintes peuvent ressentir des engourdissements, des picotements, des frissons ou de la chaleur dans tout leur corps. Autres symptômes fréquents : une impression de s’observer de l’extérieur (dépersonnalisation), ainsi qu’une sensation que quelque chose est « irréel » dans son environnement (déréalisation). Les personnes qui font des crises de panique ont généralement une peur intense de perdre le contrôle, de « devenir fou » ou de mourir. Les crises de panique ont tendance à se manifester rapidement et à disparaître en 10 à 20 minutes.

7. Irritabilité

Le fait d’être facilement agacé par les autres ou de perdre rapidement son sang-froid est une caractéristique de l’anxiété. On pense que cela est causé par l’hyperactivité du système de réaction au stress, conçu pour nous défendre contre le danger.

8. Troubles du sommeil

Il est difficile d’avoir une bonne nuit de sommeil lorsque notre esprit s’emballe et que nos membres sont agités. Des études suggèrent que, dans un effet cyclique pouvant amplifier les difficultés, le manque de sommeil peut exacerber l’anxiété.

9. Fatigue

L’inquiétude, l’agitation et la perte de sommeil font en sorte que de nombreuses personnes souffrant d’anxiété se fatiguent facilement. Des activités que d’autres trouveraient revigorantes peuvent sembler épuisantes pour les personnes anxieuses.

10. Hypervigilance

L’hypervigilance est un état d’alerte avancé dans lequel vos sens sont extrêmement sensibles à votre environnement. Ce mode peut être protecteur dans des situations potentiellement dangereuses (p. ex., si vous enquêtez sur les bruits d’un animal sauvage se trouvant dans votre sous-sol). Dans des situations plus bénignes, l’hypervigilance peut vous rendre inutilement nerveux.

11. Symptômes somatiques

L’anxiété peut se manifester par des troubles gastro-intestinaux sous forme de constipation, de diarrhée ou de flatulences. En effet, les recherches suggèrent que plus de la moitié des personnes atteintes du syndrome du côlon irritable souffrent également d’un trouble anxieux. Parmi les autres symptômes physiques de l’anxiété figurent une transpiration accrue et un rythme cardiaque accéléré (indépendamment d’une crise de panique).

Les symptômes ci-dessus ne constituent pas une liste de contrôle permettant de poser un diagnostic définitif. Dans certains cas, les symptômes qui semblent désordonnés (p. ex., l’hypervigilance) peuvent en fait être normaux et adaptatifs (comme dans une situation où vous risquez d’être blessé).

Autre point important : les symptômes de l’anxiété sont souvent associés à d’autres maladies mentales, notamment le trouble de stress post-traumatique, la dépression, les troubles de l’alimentation, le trouble obsessionnel-compulsif, la dysphorie de genre et le trouble de dysmorphie corporelle.

Si vous pensez être atteint d’un trouble anxieux ou d’un autre trouble, il est important que vous consultiez votre médecin ou un professionnel de la santé mentale qui pourra évaluer pleinement votre situation

Traitement de l’anxiété

La plupart des troubles anxieux répondent bien au traitement, ce qui signifie que de nombreuses personnes déclarent se sentir mieux une fois qu’elles ont reçu du soutien professionnel.

Le traitement de référence pour l’anxiété est la thérapie cognitive du comportement, qui consiste à cerner, remettre en question et remplacer les pensées inutiles qui alimentent l’anxiété. Par exemple, la thérapie cognitive du comportement peut vous aider à vous concentrer sur les preuves afin de réfuter une croyance telle que « Personne ne m’aime dans ce quartier ». Elle peut vous aider à remplacer une pensée persistante et inutile, comme « Je ne serai jamais capable de faire ça », par quelque chose comme « Cela représente un défi, mais je vais le surmonter ». La thérapie cognitive du comportement aide également les personnes à devenir plus souples dans leur façon de penser (p. ex., en reformulant « Ma carrière est terminée si je fais de grosses erreurs » par « Je travaille fort pour faire du bon travail »).

La thérapie par exposition, une variante de la thérapie cognitive du comportement, décrit une variété de techniques qui aident à réduire l’anxiété en mettant les gens face à des objets ou des situations qu’ils craignent. L’exposition se fait dans un espace sûr, souvent de manière progressive, pendant qu’un thérapeute offre des conseils sur les techniques d’adaptation permettant de gérer les sentiments d’inconfort qui surgissent.

Certaines personnes souffrant de troubles anxieux prennent des médicaments pour les aider. Les psychiatres peuvent prescrire des benzodiazépines pour le traitement des symptômes à court terme ou des antidépresseurs pour le traitement des symptômes à long terme.

Le fait d’apporter des changements au mode de vie peut également aider à lutter contre l’anxiété. L’exercice physique aide à réguler le système de réponse au stress du corps et favorise la croissance des neurones, ce qui a été lié à une meilleure santé mentale. La méditation peut aider les gens à prendre de la distance par rapport à leurs pensées et peut aider à réguler le système nerveux afin de réduire le stress.

Le fait de dormir suffisamment peut réduire davantage l’anxiété en améliorant le fonctionnement des régions du cerveau qui contrôlent les émotions négatives. Une réduction de la consommation de caféine signifie que vous aurez moins de stimulants imitant l’anxiété dans votre système. De nombreuses personnes trouvent que les exercices de respiration sont utiles. Certaines recherches préliminaires, menées en grande partie auprès d’animaux, suggèrent qu’un apport accru en vitamine B12, magnésium, zinc, acides gras oméga-3 et probiotiques peut diminuer l’anxiété, mais il y a encore beaucoup à apprendre sur le lien entre l’alimentation et l’anxiété.

Il est important de consulter un médecin avant d’essayer toute intervention contre l’anxiété.

Le fin mot de l’histoire : pourriez-vous souffrir de l’anxiété?

Il est normal de ressentir une tension occasionnelle et de s’inquiéter des possibilités négatives de la vie. Or, lorsque ces sentiments vous empêchent régulièrement de participer à des activités que vous aimeriez faire (p. ex., vous amuser lors des sorties avec vos amis, aller travailler, prendre soin de votre santé), cela pourrait être causé par un trouble anxieux. Si cela vous semble familier, envisagez d’en parler à votre médecin ou de demander à votre compagnie d’assurances de vous orienter vers un psychiatre ou un professionnel de la santé mentale. Le portail de ressources de WW en matière de santé mentale offre des conseils supplémentaires sur les moyens de trouver un thérapeute et d’en savoir plus sur l’anxiété. Les troubles anxieux sont certainement traitables, et vous méritez de recevoir du soutien.

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Katherine Schreiber, M.A., travailleuse sociale qualifiée autorisée, est travailleuse sociale et journaliste pigiste à New York. Elle est l’auteure du livre The Truth About Exercise Addiction: Understanding the Dark Side of Thinspiration. Suivez-la sur Twitter @ktschreib.