Prise de poids pendant les règles périodiques : 5 raisons

Avez-vous constaté une prise de poids au moment des règles menstruelles ? Vous n'êtes pas la seule. Nous vous l'expliquons.
Publié le 4 février 2021

Les règles font-elles grossir ?


Cette impression n'est pas seulement dans la tête. Des études ont en effet détecté des causes physiques et psychiques pour lesquelles le cycle menstruel fait prendre quelques kilos, qui ne disparaissent pas d'eux-mêmes sitôt les règles terminées. Mais tout n'est pas noir pour autant : sachant comment et par quoi cela se produit, il est possible d'agir. Voici de quelle façon.


1. Accumulation d'eau


Pendant le cycle menstruel, beaucoup de femmes se sentent ballonnées. Le niveau d'œstrogène et de progestérone, les hormones féminines de la fertilité, augmente. Cela modifie les besoins du corps vis-à-vis du sodium et provoque une accumulation d'eau. La partie du cycle menstruel qui en est 'responsable' s'appelle la phase lutéale, qui dure 2 semaines après l'ovulation. Au début de cette phase, lorsque la paroi utérine se prépare à une éventuelle maternité, le niveau d'œstrogène baisse, avant de remonter et de rester élevé. Le niveau de progestérone augmente lui aussi fortement.

Ce soudain changement hormonal peut provoquer des problèmes dans le canal digestif. L'œstrogène peut produire une accumulation d'eau, suscitant une sensation de ballonnement. Quant à la progestérone, elle ralentit la digestion : la nourriture transite plus lentement dans le tube digestif, entraînant constipation et ballonnements. Lorsque le niveau de progestérone baisse à nouveau et que commencent les saignements menstruels, vous remarquez une augmentation de l'activité intestinale, susceptible d'entraîner la diarrhée, et une fois de plus, les gonflements !

Mais on l'a dit, un remède existe. Pour mieux maîtriser l'accumulation d'eau, il faut éviter l'alimentation salée pendant la seconde moitié du cycle menstruel. Selon Amy Stephens, spécialiste en obstétrique et gynécologie à la Cleveland Clinic, il est préférable d'éviter les aliments diurétiques (qui stimule la sécrétion d’urine). "Certes, ils sont parfois recommandés à certaines femmes, mais cela doit toujours être décidé en concertation avec le gynécologue", affirme-t-elle.



2. Constipation


Le cycle menstruel influence aussi le fonctionnement du canal digestif pour évacuer les déchets de l'organisme. "À cause de la progestérone, les muscles lisses se détendent un peu. Les voies intestinales perdent en mobilité, entraînant chez certaines femmes des symptômes de constipation et de ballonnement", explique le Docteur Heather Huddlestone, attachée au département Endocrinologie reproductive et infertilité à l'institut UCSF Center for Reproductive Health aux États-Unis. Pour réduire ces symptômes, il convient d'augmenter la part de fibres dans l'alimentation, surtout durant la seconde moitié du cycle menstruel.

3. Consommation d'aliments


La progestérone joue aussi un rôle important durant cette partie du cycle : elle augmente l'appétit. Comment ? Pour faire simple, disons que le corps voit ses besoins caloriques augmenter avant et pendant les menstruations. Comme il brûle plus de calories, cela augmente le métabolisme de base (c'est-à-dire les besoins énergétiques de l'organisme pour rester en vie), ce qui accroît la sensation de faim. Les hormones actives durant cette période attisent aussi l'envie d'aliments réconfortants, comme le chocolat et les biscuits – exactement le genre de produits qu'il faudrait limiter, selon le Docteur Stephens. "C'est dommage, mais il faut idéalement limiter les aliments dont on a vraiment le plus envie à cette période particulièrement, comme les produits sucrés et les glucides, mais aussi le café, l'alcool et les aliments très salés", dit-elle.

Pendant quelques jours avant et/ou pendant les règles, le corps brûle entre 100 et 300 calories supplémentaires par jour. Ce qu'il faut faire, c'est de maintenir ses bonnes habitudes alimentaires durant les règles. "Manger systématiquement trop sans augmenter l'activité physique en parallèle peut conduire à une hausse permanente du poids", prévient le Docteur Huddlestone.

4. Syndromes prémenstruels (SPM)


Chez la plupart des femmes, une ou deux semaines avant les règles(et donc le cycle menstruel), on voit l'apparition d'au moins un symptôme du groupe des syndromes prémenstruels (SPM) : ballonnements, envie de grignotage et prise de poids sont les plus fréquents. Une étude menée chez 259 femmes en bonne santé et présentant un cycle menstruel régulier a révélé une hausse significative de l'appétit, de la consommation de protéines et d'envie de chocolat, friandises et collations salées durant la phase lutéale ou prémenstruelle, avant que ne commencent les règles.

Cela étant, une sensation dépressive ou d'angoisse est caractéristique des syndromes prémenstruels. On suppose qu'elles sont provoquées par les variations cycliques de sérotonine, une substance chimique. "Cela amène certaines femmes à manger plus", commente le Docteur Huddlestone. Selon l'association professionnelle américaine des obstétriciens et gynécologues, entre 3 et 8 % sont sujettes à une forme aiguë de SPM, le TDPM (trouble dysphorique prémenstruel). On recommande à celles souffrant de dépression ou d'angoisse de consulter un spécialiste, car ces syndromes pourraient être liés à des dérèglements alimentaires. Pour neutraliser la prise de poids pendant l'apparition des SPM ou la seconde moitié du cycle menstruel, il faut augmenter le niveau d'activité physique et consommer des aliments sains et nourrissants.

5. Syndrome des ovaires polykystiques


Des règles irrégulières et une hausse du poids peuvent être source d'inquiétude. Le syndrome des ovaires polykystiques est un déséquilibre dans les hormones de la fertilité qui provoque des problèmes au niveau du métabolisme. Il concernerait 1 femme sur 10 en âge de procréer.

Chez les femmes en situation d'obésité et souffrant de syndrome des ovaires polyk, une perte de poids peut contribuer à retrouver plus de régularité dans le cycle menstruel. "La consommation importante de matières grasses peut favoriser la production d'œstrogène, provoquer des variations hormonales et influencer le cycle menstruel", déclare le Docteur Stephens. "Des règles irrégulières ne sont pas la cause d'une prise de poids, mais l'inverse peut être vrai."

Chez la plupart des femmes, cette augmentation de poids pendant les règles n'est heureusement que temporaire. Si votre alimentation est saine et votre style de vie équilibré, ces kilos additionnels ne devraient être que passagers.